Il me semble que cet excès de "plein" est une des causes de notre difficulté croissante à nous questionner, à reconnaître ce que nous ne savons pas et nous nourrir d'interaction avec l'autre.
J'observe que nous sommes de plus en plus prompts à expliquer, donner notre avis, commenter - alors que nous vivons comme une faiblesse le fait de ne pas savoir, demander l'avis de l'autre ou poser une question ; peur de perdre l'ascendant, de donner de l'importance à l'autre ... Conséquence inévitable : à force de fuir le questionnement, n'en perdons nous pas la capacité ?
Lors de la conférence d'Edgar Morin cette semaine au MUCEM et à travers ses écrits, j'ai été frappée par sa capacité à s'interroger et à interroger (les hommes, le monde, les idées). C'est également un sentiment fort qui me reste de Maître Tamura, comme si la richesse du questionnement allait de paire avec la profondeur de la recherche.
"Nous sommes lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué."
Albert Camus. La chute.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire