dimanche 6 décembre 2015

Ca commence par moi

"Si vous vous connaissez vous-même, vous comprendrez l'autre ; la capacité de compréhension réciproque engendre la plénitude du bonheur.
La paix de la famille, ce la société, du monde trouve son origine dans la plénitude intérieure. Il importe donc de faire régner, avant toute chose la paix dans son propre coeur."
 Tamura Senseï - 1993
 
 

mardi 24 novembre 2015

13 novembre 2015 - et suite ...

J'ai pris le temps d'échanger avec les vivants avant de revenir vers les virtuels, et celui du recul avant de réagir. Comme beaucoup, je suis atterrée et révoltée par une telle débauche de barbarie ... 130 vies interrompues et combien de familles, amis, amants privées d'une partie d'eux-mêmes ?
Mais ce qui me révolte le plus est peut-être que, cette fois, plus encore qu'en janvier dernier, il ne s'agit pas d'une action extérieure, d'un commando étranger qui serait venu attaquer nos valeurs et notre culture. Non, il s'agit d'une partie de nous-même, un gâchis engendrant un gâchis plus grand encore.
Me reviennent les mots d'Edgar Morin :
La peur de comprendre fait partie de l'incompréhension. Comprendre : ce mot fait aussitôt sursauter ceux qui ont peur de comprendre de peur d'excuser. Ceux qui refusent de comprendre condamnent la compréhension parce qu'elle empêcherait la condamnation. Donc il faudrait ne vouloir rien comprendre, comme si la compréhension comportait un vice horrible, celui de conduire à la faiblesse, à l'abdication. Cet argument obscurantiste règne encore dans notre intelligentsia par ailleurs raffinée. (1)
Les assassins de ce vendredi sont des nôtres et rien n'excuse leurs actes. Mais il me semble important de regarder en face leur parcours pour en tirer des espoirs de solutions - ou au moins de travail. DAECH est responsable des milliers de migrants qui fuient la Syrie. Mais pour ce qui est des attentats du 13 novembre ... n'ont-ils pas plutôt été un prétexte ? Ces terroristes ne me semblent pas beaucoup plus musulmans que moi-même ... Par contre, en carence de culture, sans but ni espoir, mis à l'écart de notre société (à laquelle d'ailleurs ils le rendent bien), immergés dans notre système de valeurs où l'homme est jugé par son identité socio-professionnelle et son paraître, n'ont-ils pas trouvé dans la radicalisation et ses chimères l'espoir et la raison d'être qu'ils recherchaient ? Compte-tenu de leur situation, l'espoir de devenir des héros, considérés, utiles, n'est-il pas le moteur de leur engagement ? (plus encore que des considérations religieuses ?). J'ai le sentiment que n'importe quelle organisation ou doctrine leur offrant des promesses similaires "ferait l'affaire".
Effectivement, cela n'excuse rien, mais il me semble d'autant plus urgent de nous mettre au travail et de développer la compréhension, l'empathie, la considération et donc le respect de l'autre. Qu'est-ce qui nous relie ? Que voulons-nous faire ensembles ? Si seulement toutes ces victimes pouvaient nous rappeler à ces questions et nous pousser à nous mettre au travail pour construire les réponses !

(1) Edgar Morin. Enseigner à vivre. Actes Sud.

vendredi 20 novembre 2015

Georges l'avait dit ...

Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente

Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre

Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente"



Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

Encor s'il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente



Georges Brassens

jeudi 5 novembre 2015

La googlose ...

C'est en prenant soudain conscience des symptômes et des ravages de la googlose que "je sens sous ma plume un fourmillement familier".

Cours de Bac+4 dans une discipline mi-mathématique mi-informatique. Nous avons passé la matinée en cours théorique et c'est maintenant le moment d'assimiler, en programmant, les notions vue plus tôt. A plusieurs reprises, la même scène se répète : des étudiants m'appellent pour me demander de l'aide. Je me retrouve devant un programme ... qui ne marche pas et ne correspond pas à mon cours. Et curieusement, dans tous les cas, c'est toujours le même ...
J'essaye de comprendre ; les étudiants font mine de suivre mais je sens que leur souhait est que je corrige (et non que j'explique). Devant ma perplexité, ils me répondent que "ça vient d'internet" et me montrent une page référencée par Google ...

Derrière cette anecdote, il me soudain prendre conscience d'une maladie plus profonde : la googlose. Un de ses symptômes apparents me semble être que nous ne cherchons plus à comprendre, à apprendre et ainsi nous construire, mais nous voulons avoir la réponse (ce qui est très différent). Et ses effets secondaires : peur de poser une question (qui reviendrait, pensons-nous, à avouer que l'on ne sait pas, comme si c'était soudain devenu une infériorité que d'apprendre), peur de dire que l'on ne sait pas ou que l'on n'a pas compris.

A mon sens, la googlose gangrène la relation humaine. Que reste-t-il de la communication, de notre humanité partagée, de nos relations si chacun s'enferme dans une armure, affichant ses forces, ses certitudes, sa "gagne", tout en masquant ses faiblesses et ses doutes. Est-ce que derrière la googlose (la maladie de connaître la réponse sans comprendre ni apprendre), l'enjeu n'est pas celui d'accepter que ce qui nous relie, c'est aussi nos failles ? Et qu'elles ne sont pas des faiblesses mais font juste partie de notre complexité et donc de notre richesse.

lundi 26 octobre 2015

Silence

Un long silence avant de revenir à ce blog ... le temps de vivre et d'expérimenter avant d'écrire ...

Cela me fait penser à toutes ces personnes que l'on trouve perpétuellement scotchées derrière leur appareil photo.

Touristes pressés, ils hypothèquent (mettent en pause) le présent en se disant qu'ils auront tout le temps de s'en faire des souvenirs ... dans le futur ... Facebooker convaincus, ils espèrent illuminer leur anonymat quotidien derrière une hypothétique gloire numérique. Point commun : ne pas vivre le présent mais le photographier pour le projeter dans son fantasme.
Il me semble qu'il faut un certain talent pour transformer l'objectif en une capture, une mise en valeur du moment présent : l'oeil du photographe ?

Je ressens cette crainte de passer à coté de l'expérience, du vécu, trop occupée à l'intellectualiser ou à la représenter ...

mardi 9 juin 2015

Edgar Morin - Méthode 3

C'est le concret vécu qui, s'infiltrant dans l'idée abstraite ou générale, la rend vivante. Il ne réintroduit pas les dieux et les esprits. Il spiritualise et divinise l'idée de l'intérieur.

Edgar Morin
La méthode T3

mercredi 4 février 2015

Comprendre ...

"Au moment où vous dites que vous avez compris, il est probable que vous ne comprenez pas, si au contraire vous réalisez que vous ne comprenez rien, peut-être alors êtes-vous sur la voie de la compréhension."
N. Tamura Senseï

Les mots s'envolent ...
Mes lèvres frémissent au froid
Du vent d'automne.
Poème japonais 

dimanche 25 janvier 2015

Question - questionnement

Se questionner ... dans nos vies modernes, il me semble que c'est une activité en voie de disparition, un peu comme l'ennui, le silence et le vide. Presque tous nos instants de vie sont pleins (travail, loisirs, soucis, désirs), et s'ils ne le sont pas, nous nous employons immédiatement à y remédier : SMS, mail, smartphone ou magazine ...
Il me semble que cet excès de "plein" est une des causes de notre difficulté croissante à nous questionner, à reconnaître ce que nous ne savons pas et nous nourrir d'interaction avec l'autre.
J'observe que nous sommes de plus en plus prompts à expliquer, donner notre avis, commenter - alors que nous vivons comme une faiblesse le fait de ne pas savoir, demander l'avis de l'autre ou poser une question ; peur de perdre l'ascendant, de donner de l'importance à l'autre ... Conséquence inévitable : à force de fuir le questionnement, n'en perdons nous pas la capacité ?

Lors de la conférence d'Edgar Morin cette semaine au MUCEM et à travers ses écrits, j'ai été frappée par sa capacité à s'interroger et à interroger (les hommes, le monde, les idées). C'est également un sentiment fort qui me reste de Maître Tamura, comme si la richesse du questionnement allait de paire avec la profondeur de la recherche.

"Nous sommes lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué."

Albert Camus. La chute. 

Edgar Morin - Enseigner à vivre

"Ce n'est pas le bonheur qu'il faut chercher. Plus on le cherche plus il fuit. Il faut chercher l'art de vivre, qui donne en prime de grands et petits bonheurs.
Ce qui doit être sauvegardé de la sagesse, c'est éviter la bassesse, de céder à des pulsions vengeresses, punitives. Cela suppose beaucoup d'auto-examen, d'autocritique, d'acceptation de la critique d'autrui."

E. Morin - Enseigner à vivre (p. 29)

jeudi 22 janvier 2015

Faouzi Skali


Faouzi Skali est Maître Soufi.

La vérité, il l'a cherchée vainement dans les mathématiques et les sciences humaines. Ses racines religieuses, son identité, il les a trouvées en fait à Paris.
Maître Soufi, il perpétue une très vieille tradition familiale marocaine, qu'il a découverte au bout de ses études. Docteur en anthropologie, ce père de famille est directeur du festival des musiques sacrées de Fès. Un lieu splendide de rencontre pour les musiciens de tous pays et de toutes religions. Ce festival de plus en plus couru est, pour Faouzi Skali, une façon de réaliser son enseignement soufi. Cette spiritualité au coeur de l'islam a la "religion" de l'écoute et de la tolérance.

La vérité, vous avez tenté de la trouver aussi chez l'homme, après l'avoir cherchée vainement dans les mathématiques ? 
J'ai découvert que l'anthropologie, comme les mathématiques, était un savoir certes respectable, mais insuffisant, car elle ne pouvait transformer l'être. L'un des textes qui m'a le plus touché à l'époque, c'est le livre de la voie et des vertus de Lao Tseu. Quand je lisais ces phrases limpides, dont je ne comprenais pas tout le sens, j'ai eu la certitude que pour le découvrir, il fallait soi même l'éprouver, le vivre. Je me suis aussi intéressé au bouddhisme. 
Pourquoi ce passage par les sagesses d'Extrême-Orient ?
Parce qu'elles expriment un dépouillement qui nous ramène à l'essentiel, à l'universel. La religion prise comme simple héritage culturel pouvait être un voile. 
Car la proximité peut aveugler ? 
Oui. Et l'on finit par pratiquer par réflexe. Ce détour est justement profitable. En Occident, j'ai pris conscience, par exemple, que dans la langue arabe, le mot Dieu revient constamment. Cette présence de la transcendance dans la vie courante est comme une respiration permanente. J'ai ressenti alors loin de chez moi un manque.

Extrait d'un entretien paru dans La Vie, numéro 2896, 1er mars 2001

mercredi 21 janvier 2015

Conférence d'Edgar Morin au Mucem

"Le JE au sein du NOUS est quelque chose qui épanouit".

Des années 60 à aujourd'hui, "on est passés de la promesse du bonheur à la problématique du bonheur".

Edgar Morin

dimanche 18 janvier 2015

Très profonde « Lettre ouverte au monde musulman » du philosophe musulman Abdennour Bidar


Un point de vue à la fois interne, subtil, bienveillant et précis.
Il me semble important de l'entendre.

Très profonde « Lettre ouverte au monde musulman » du philosophe musulman Abdennour Bidar

Liberté d'expression ... quelques réflexions

Devant le choc de ce 7 janvier 2015 et au moment de proposer une discussion à des étudiants, je me suis moi-même interrogée. Mais au fait, liberté d'expression, liberté de la presse, liberté de penser. Pourquoi ? Comment ? Depuis quand ?
Je réalise que ces valeurs sont devenues si évidentes pour nous que nous n'avons plus le sens de leur prix, de leur importance, ni de leur fragilité.
Et pourtant, comment ai-je pu fermer ainsi les yeux sur tout cela, alors que de la Tunisie à la Chine en passant par l'Inde, j'ai pu constater par moi-même, les ravages provoqués par leur absence.

Ci-dessous, les quelques notes qui m'ont aidée à me préparer à la discussion avec les étudiants - et qui ont peut-être un peu contribué à ce que nous sortions tous satisfaits d'avoir pu échanger et nous ouvrir au regard de l'autre (qu'il soit présent dans l'assemblée ou illustre penseur inspirant).

Liberté d'expression : quelques lueurs d'histoire et de philosophie


En attaquant Charlie Hebdo, ce n'est pas seulement un quotidien qui est pris pour cible, c'est aussi un symbole :
La liberté d'expression fût exprimée pour la première fois en tant que telle en 1789, avec la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen issue de la révolution Française.

Pourquoi est-ce si important ? Pourquoi liberté d'expression, de la presse et de penser sont-elles aussi indissociables ?

La liberté d'expression nécessaire à la liberté de penser
Certes, on dit : la liberté de parler, ou d'écrire peut nous être retirée par un pouvoir supérieur mais absolument pas celle de penser. Toutefois, quelles seraient l'ampleur et la justesse de notre pensée, si nous ne pensions pas en quelque sorte en communauté avec d'autres à qui nous communiquerions nos pensées et qui nous communiqueraient les leurs ! On peut donc dire que ce pouvoir extérieur qui dérobe aux hommes la liberté de communiquer en public leurs pensées, leur retire aussi la liberté de penser.
Kant

Je ne suis pas d'accord avec vos idées, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer.
Voltaire

Je pense encore à Georges Orwell, qui dans 1984, imagine un monde dans lequel Big Brother, le dictateur qui voit tout et surveille tout le monde, détruit progressivement le langage et réécrit l'histoire pour pouvoir contrôler la pensée (devenue vide faute de support).

La liberté, d'après le petit Larousse, c'est le pouvoir de faire ce que bon nous semble sans intervention extérieure brimant notre volonté.

Notre culture et la culture occidentale contemporaine trouvent leurs racines dans la liberté d'opinion qui a été sacralisée pour les philosophes des lumières.

En France, la liberté d'expression est une tradition laïque, républicaine et démocratique, d'une certaine manière un baromètre de la santé de la société :

  • La liberté d'opinion et d'expression a commencé à émerger au XVIIème siècle (jusque là, elle était réservée à des élites notables ou religieuses).
  • Son émergence va de pair avec la distinction : délit - pécher.
  • La liberté d'expression devient un Droit lors de la Révolution Française, en 1789 (à travers la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen).
  • Mais dès 1796, le régime de la Terreur, puis l'Empire et la Restauration conduisent à une nouvelle régression. A la fin de l'Empire, il ne reste que 2 journaux.
  • Avec la IIIème République, Jules Ferry rétablit la liberté d'expression à travers la loi du 29 juillet 1881 (qui sert toujours de fondement à notre Droit actuel).
  • La Seconde Guerre Mondiale conduit sans surprise à la censure et à une restriction forte de la liberté d'expression.
  • Et la Libération restaurera la presse libre.

En conclusion, la liberté d'opinion et d'expression sont des valeurs fondamentales sur lesquelles se réunit l'Occident.

Limites de la liberté d'expression

Nos sociétés démocratiques reposent sur une invention fondamentale : celle de la Justice, qui date de l'antiquité :
Là où il y a une société, il y a du Droit.
Adage Romain

C'est une invention capitale : celle de la tierce partie. La Justice, observateur externe et objectif permet de régler le conflit ; alors que la confrontation entre protagonistes (le célèbre oeil pour oeil, dent pour dent) ne peut s'extirper de la subjectivité et de l'émotion.

Les limites de la liberté d'expression sont donc garanties par la Justice et la Loi ; celle-ci interdit :

  • la diffamation (tenir des propos portant atteinte à l'honneur d'une personne physique ou morale),
  • la calomnie,
  • l'incitation à la haine, au meurtre et les troubles à l'ordre public.

Mais il est fondamental que ces limites soient définies et garanties par la Loi, car la critique et l'humour sont des outils précieux, bien différents du jugement, de la diffamation et de la calomnie. 
Le sens critique, la contradiction, le débat, l'humour sont nécessaires à la réflexion, l'analyse, l'ouverture, la prise de distance et l'introspection.

Liberté d'expression, contradiction et Science

J'ajouterai que la critique, la contradiction, le questionnement sont les fondements mêmes d'une approche scientifique. 
Sans eux, le soleil tournerait toujours autour de la terre (pour plaire à l'Eglise) et Darwin et sa théorie de l'évolution seraient restés dans les cartons, laissant le champ libre aux différents mythes religieux fondateurs.

Liberté d'expression dans le monde

Le rapport de Reporters Sans Frontières me semble éloquent quant à l'état mondial de la liberté de la presse :


Et la carte suivante en constitue une bonne introduction :